Image par Gordon Johnson de Pixabay Pixabay License Libre pour usage commercial Pas d'attribution requise
Depuis les années 80, la question du sexe et du genre se pose en santé : une réflexion est menée sur les préjugés qui risquent d'apporter une perte de chance pour prendre en charge certaines pathologies.

En effet, les préjugés sur les notions de genre influent les pratiques en santé, que ce soit du côté des usagers du système de santé comme des professionnels qui y exercent.
Un exemple : dans les recherches cliniques concernant les nouveux médicaments, les paramètres physiologiques pris en compte ont longtemps été exclusivement masculins. Or des études récentes sur le génome montrent que l'expression des gènes diffère entre les sexes féminin et masculin (de l'ordre de 33 à 38 %). D'où « l'importance d'une meilleure compréhension des différences d'expression homme-femme des gènes qui causent des maladies, car elles peuvent affecter la réponse au traitement d'un genre ou de l'autre. », comme le rappelle le Professeur Shmuel Pietrokovski (Département de Génétique Moléculaire de l'Institut Weizmann des Sciences).

La revue Soins du mois de mai 2020, qui consacre un article sur la cancérologie, souligne la nécessité de poursuivre, dans différents domaines, la réflexion sur la notion de genre en santé, en lien avec d'autres approches :
  • comportements des usagers : représentation de soi et rapport à sa santé, rôles sociaux genrés, possibilité d'exprimer ou non son ressenti, ...
  • pratiques des professionnels : sexualisation des corps malades, normes de genre du monde soignant, phénomènes d'inversion de genre, ...
  • inégalités de santé femme/homme : impact de la précarité, de la pauvreté sur le renoncement aux soins et l'hygiène de vie, ...
  • place des femmes dans les sciences, en tant que chercheurs ou objets de recherche.
La prise en compte du genre en santé est un enjeu majeur de bioéthique.
Publié le 16 septembre 2020 - Mis à jour le 22 janvier 2021